Un alpaga, c’est quoi ?
C’est un petit camélidé comme le lama, le chameau, le guanaco, la vigogne et le dromadaire.
Il vit en troupeau et est originaire d’Amérique du Sud.
On les côtoie tout particulièrement sur les hauts plateaux andins et dans des zones semi-désertiques, en haute altitude; particulièrement au Pérou, au Chili et en Bolivie.
Contrairement à son grand cousin le lama, qui habite les mêmes régions, l’alpaga ne transporte pas de charges; il est utilisé principalement pour se vêtir (son poil) mais aussi pour se nourrir (viande).
C’est un animal d’élevage, comme le boeuf et le porc au Canada.
D’abord élevé par les Incas, il y a environ 5000 ans, l’alpaga n’est pas un animal sauvage et ne l’a jamais été.
Son ancêtre, la vigogne, subsiste cependant toujours à l’état sauvage et n’est pas domestiquée.
Il existe deux types d’alpaga; le huacaya et le suri. La majorité des alpagas (93%) sont de type huacaya.1
Une des fibres les plus douces et luxueuses au monde !
Mondialement, on reconnaît l’alpaga principalement pour la qualité de sa toison qui est réputée entre autres pour sa douceur, sa finesse, son efficacité thermique (plus chaude que le mouton), le confort qu’elle procure (dont sa respirabilité) ainsi que ses très nombreuses nombreuses couleurs naturelles (officiellement 22 teintes au Canada, mais plus de 250 coloris possibles !) .
Contrairement à la laine du mouton, la fibre de l’alpaga est représente un bien moins grand pourcentage des fibres produites mondialement, la rendant plus précieuse.
À la différence d’autres fibres naturelles luxueuses comme le cachemire, où le terme désigne une certaine qualité de fibre, l’alpaga a une très large gamme de qualités.
Il convient donc d’utiliser les différents grades de fibres (7 !) pour des usages différents, la plus douce étant la plus recherchée.
Le travail de l’éleveur est donc en partie de reproduire ses animaux en ayant en tête une conservation ou une amélioration de la qualité et des caractéristiques de la fibre.
D’autres ressources à l’alpaga
La viande
Marginalement, on commence de plus en plus à apprécier la chair de l’alpaga en dehors de l’Amérique du Sud.
En Australie, par exemple, elle figure parmi les 4 viandes les plus commandées dans les grands restaurants.
C’est une viande rouge, riche en fer et pauvre en gras. Elle n’a pas un goût très prononcé (entre le veau et l’agneau).
Elle est ainsi utilisable dans pratiquement tous les plats puisqu’elle se marie bien aux autres ingrédients.
Les éleveurs québécois commencent peu à peu à en commercialiser même si ça reste seulement une façon de réformer les animaux non désirés.
Fourrure et cuir
La fourrure et le cuir peuvent être également récupérés après l’abattage et tannés pour en confectionner différents accessoires.
Le fumier
Le fumier de l’alpaga se composte rapidement (environ 1 mois) et est très intéressant pour les jardiniers.
Les petites boulettes de fumier contiennent moins de phosphore que celui d’autres animaux.
Le fumier frais peu également être utilisées tel quel dans le jardin sans risque de brûler les racines des plantes.
Pourquoi élève-t-on l’alpaga au Québec ?
L’alpaga est maintenant élevé partout dans le monde même si la plus grande population subsiste toujours en Amérique du Sud.
Les pays d’origine n’exportent cependant plus d’alpagas; les alpagas que l’on retrouve au Canada sont généralement enregistrés et nés ici.
L’animal est d’ailleurs très bien adaptés à notre climat, ayant des conditions parfois plus difficiles en Amérique du Sud.
La revente d’animaux est une des activités de la plupart des élevages québécois et canadiens avec la production et transformation de la fibre.
L’alpaga demande peu d’espace et d’équipements, il n’a pas besoin de bâtiments chauffés et sa grosseur est parfaite pour en faire un élevage à échelle familiale. C’est ce qui en fait un choix très intéressant pour les néo-agriculteurs et les paysans.
Le retour à la terre et le goût de changer de vie pour aller vivre à la campagne en encouragent plusieurs d’ailleurs à se lancer dans l’alpaga.
La fibre d’alpaga (aussi appelée alpaga, comme l’animal) commence à être de plus en plus connue (et reconnue !) au Québec; un choix d’élevage gagnant vu nos extrêmes de température et les possibilités qu’offre cette fibre !
D’ailleurs, rares sont les fibres textiles qui sont toujours en production au Canada. La quantité de vêtements fabriqués au Québec est également en faible proportion par rapport à ceux conçus outre-mer.
La popularité croissante pour les produits locaux est un avantage pour les éleveurs québécois d’alpaga et ça encourage la production de fibre et la confection locale de vêtements.
Un portrait de l’animal en bref;
Le comportement de l’alpaga
Côté comportement, l’alpaga est généralement doux et curieux, mais aussi peureux. Il n’aime pas particulièrement être touché.
Étant naturellement une proie qui n’a d’autres moyens de défense que la fuite, cette crainte lui est salutaire pour sa survie.
Comme tout animal cependant, le comportement d’un individu à l’autre peut également varier allant de plus ou moins peureux à plus ou moins dynamique. Sa vie en troupeau lui permet de se sentir beaucoup plus en sécurité et moins stressé par son environnement.
L’alpaga ne doit pas vivre seul; il a besoin de ses semblables et un groupe de 3 alpagas est généralement indispensable pour assurer un troupeau psychologiquement sain.
L’alpaga, tout comme le lama, peut cracher pour communiquer avec ses pairs. Par contre, étant moins agressif, l’alpaga n’a pas tendance à cracher sur l’homme; on reçoit le crachat souvent par erreur, en passant entre deux alpagas qui se querelle, par exemple…
La femelle crache aussi sur le mâle lorsque celui-ci cherche à l’accoupler si elle est déjà enceinte ou si elle n’est pas réceptive à un accouplement.
L’alimentation de l’alpaga
L’alpaga est considéré comme un animal assez écologique puisqu’il mange peu (son système digestif est extrêmement efficace), a un fumier qui contient relativement peu de phosphore, fait des litières communes (donc ne contamine pas tout le pâturage) et coupe l’herbe au lieu de l’arracher.
Il a également des onglons et des coussins sous les pattes et non des sabots, ce qui permet de préserver beaucoup plus facilement la viabilité des pâturages qu’il fréquente.
En plus du pâturage dont il jouit selon les saisons, il mange également du foin qui l’aide dans son processus de rumination ainsi que des grains (moulée adaptée) et des minéraux en poudre pour une alimentation optimale en terme de minéraux et vitamines et ce, peu importe la saison.
Son alimentation, en plus de sa génétique, a un impact non négligeable sur la qualité de sa fibre.
La reproduction de l’alpaga
L’alpaga peut devenir reproducteur vers l’âge de 2 ans chez la femelle, mais plus fréquemment vers l’âge de 3-4 ans chez le mâle.
Physiquement, l’alpaga atteint son gabarit d’adulte à l’âge de 3 ans chez les deux sexes. Les femelles sont couramment accouplées à 2 ans pour qu’elles puissent mettent bat la première fois quand leur bassin est complètement formé, après 11 mois et demi de gestation (345 jours) en moyenne.
Le bébé (le cria) pèse entre 13 et 22 lb à la naissance et est sur pied après 1h de vie. Une fois adulte, l’alpaga femelle pèse environ 150lbs et le mâle 185lbs bien qu’il y ait beaucoup de variations dans les poids des différents individus.
Il arrive fréquemment que les mâles aient sensiblement le même poids que les femelles, par exemple.
L’alpaga peut vivre une vingtaine d’années environ en Amérique du Nord avec les soins que nous leur donnons.
Tu veux en savoir plus sur la reproduction de l’alpaga ? Va voir mon article sur la reproduction et la naissance !
La tonte et les soins de l’alpaga
L’alpaga est tondu une seule fois par année, au début du printemps (généralement en mai), pour éviter que celui-ci ait trop chaud l’été venu (et éviter les coups de chaleur qui peuvent être mortels), mais aussi pour que la fibre ait le temps de repousser pour l’automne et les temps frais.
Cette tonte est essentielle au bien-être de l’animal et est faite sans le blesser.
Elle s’effectue avec l’animal couché sur un tapis ou une table de tonte, les pattes attachées pour éviter qu’il bouge et se blesse.
On tond par sections mises dans des sacs différents pour mieux séparer les qualités selon la partie du corps de l’animal. Ça simplifie le tri de la fibre et des toisons par la suite.
On profite souvent de la tonte pour tailler les onglons et les dents (qui poussent sans arrêt) ainsi que couper les pointes des dents de combats chez les mâles. L’alpaga n’a besoin que de peu de soins vétérinaires réguliers annuellement; qu’un vaccin et des vermifuges.
Chaque alpaga produit en moyenne entre 4 et 10 lb de fibre par année au total, contenant diverses qualités.
Tu peux aller voir d’ailleurs un article sur la préparation de la tonte.
Le processus de la fibre
La qualité de l’animal importe énormément pour bien rentabiliser son temps et ses investissements dans cet élevage.
Pour le débutant, il convient donc d’apprendre comment inspecter un animal et sa fibre avant l’achat.
Plusieurs outils d’analyse scientifiques sont à la disposition des éleveurs et des acheteurs pour faciliter l’inspection, dont les histogrammes et les biopsies, pour la densité.
Après la tonte, la fibre est nettoyée (on enlève tous les détritus à la main), triée et envoyée en plusieurs lots vers le moulin.
Là-bas, elle est lavée avec un savon doux, séchée, piquée, cardée et filée. Elle est ensuite renvoyée à l’éleveur pour la conception des produits.
La fibre reçue est celle que l’on a envoyée (elle n’est pas mélangée avec celle d’autres éleveurs au moulin). Le cheminement de la fibre jusqu’au produit fini est différent selon la région du globe.
En Amérique du Sud, la quantité de fibre d’alpaga est assez volumineuse pour être envoyée dans des processus industriels.
Ce n’est pas le cas en Amérique du Nord où le processus est encore artisanal ou semi-artisanal.
De ce fait, les possibilités et le produit fini vont être différents selon le cheminement.
Sources: 1 The Complete Alpaca Book. Eric Hoffman, seconde édition, 2006, p18.
Très intéressant.
Merci de ce petit cours 101
Fait plaisir !! 🙂
Je suis heureuse d apprendre sur l ALPAGA!
Je suis heureuse de pouvoir partager mon travail aussi ! 😉
Bonjour Karine!
Je m’interrogeais sur l’alpa Après avoir offert de beaux foulards en laines d’alpaga à mes parents. Je trouve l’information très bien détaillé et ça m’as aidé à mieux connaître cette magnifique bête. Je vais dorénavant savoir ce qu’est un Alpaga.
Merci pour le commentaire ! 🙂
Bonjour! Depuis longtemps je rêve d aller élever des alpagas! Il me semble qu’on ne peut être malheureux en côtoyant ces drôles de belles bêtes ? je me demande est-ce qu’ il est possible de vivre avec les revenus de la fibre uniquement? Merci
En fait, pour être franc, oui, on peut être malheureux…! 😉 Ça reste un mode de vie avec ses hauts et ses bas. Bien entendu, les regarder aller peuvent nous remplir de bonheur, mais il faut que ces minutes de bonheur nous donne aussi le courage de traverser les côtés les plus sombres, quand il y a des mortalités ou la maladie, par exemple… Ce n’est pas toujours facile !
Pour les revenus de la fibre uniquement, ça va surtout dépendre des circonstances;
Il est impossible de vivre avec les revenus de la fibre brute actuellement, surtout au Québec où nos hivers nous pousse à alimenter impérativement de foins et de grains 6 mois par année. En transformant, par contre, oui, ça peut être possible. Il faut savoir bien calculer nos affaires et choisir les bons alpagas pour y arriver…
Merci Karine pour votre partage de connaissances. Bonne chance dans votre entreprise, c’est une voie très intéressante et en plein essor au Québec. 🙂
Merci ! 🙂
bonjour j ai un voisin qui m a demande pour mettre ses alpagas dans ma prairie car il manque d herbe
j ai moi même un cheval
es ce que les alpagas peuvent cohabiter avec un cheval ?
Malheureusement non, ils ne peuvent pas cohabiter !
Il y a premièrement des risques de blessure (l’alpaga est vulnérable face au cheval) et il y a certaines maladies qui peuvent passer du cheval à l’alpaga également (herpès équin) bien qu’elles soient plus rare qu’entre ruminants. S’ils doivent aller dans la même prairie, ils doivent être séparés ou ne pas y aller en même temps.
Merci de l’info. Très intéressant.
Wow , merci Karine de tous ces détails intéressants. Je tricoterai maintenant avec encore plus de conviction cette belle fibre. Bonne continuité avec ces magnifiques bêtes.
Contente que ça t’aie plu ! 🙂