Les camélidés sont une famille animale qui a traversé les siècles avec les hommes, comme c’est le cas du cheval.
Leurs premières traces remonteraient à il y a 45 millions d’années.
Ils ont permis à de nombreux hommes de survivre par leur chair, lait, graisse, cuir et fibre (pour se vêtir et fabriquer du matériel), mais aussi grâce à leurs excréments (combustible comme le charbon) et comme un moyen de transport/transport des charges.
Périodiquement, ils nous ont aussi divertis (course de dromadaire ou de chameau).
Encore aujourd’hui, les camélidés sont parmi nous, même s’ils se font plus discrets dans certains pays et dans notre quotidien. Ce qu’ils nous offrent est par contre tout aussi intéressant qu’avant, même pour les pays plus industrialisés.
Camélidés d’Amérique du Sud (petits camélidés);
1.Vigogne (ancêtre sauvage de l’alpaga)
2.Alpaga (domestiqué)
3.Guanaco (ancêtre sauvage du lama)
4.Lama (domestiqué)
Camélidés d’Afrique et d’Asie (grands camélidés);
5.Dromadaire (domestiqué)
6.Chameau de Bactriane (domestiqué)
7.Chameau sauvage de Tartarie (ou Mongolie) (espèce sauvage d’environ 1000 individus)
Les pieds des camélidés; sa distinction des autres familles
plus larges pour mieux marcher dans le sable des déserts.
Les camélidés (dérivé de la racine du latin camelus qui veut dire «chameau») sont des tylopodes (qui signifie «pieds à coussinets» en grec).
Les tylopodes sont représentés uniquement par la famille des camélidés.
Leurs pieds coussinés sont bien particuliers; chaque doigt est recouvert par un onglon sur le dessus de la dernière phalange.
Ça leur sert à marcher efficacement dans le sable (grands camélidés) mais aussi à mieux préserver les pâturages et endroits où ils broutent.
Ces pieds sont une distinction par rapport aux autres ongulés qui possèdent aussi un nombre de doigts pair, mais dont les pieds n’ont pas les caractéristiques des tylopodes.
D’où proviennent les camélidés ?
Les plus vieux fossiles de camélidés ont été découverts en Amérique du Nord et dateraient de 40 à 45 millions d’années.
Au début, ils se présentaient sous la grosseur d’un lièvre puis d’une grosse chèvre; ils n’avaient pas le gabarit qu’on leur connaît aujourd’hui.
C’est la migration de ces spécimens vers l’Amérique du Sud et l’Asie, avant la séparation des continents au pliocène, qui a permis d’engendrer les camélidés qui subsistent aujourd’hui.
De très nombreuses espèces de camélidés se sont éteintes; en particulier en Amérique du Nord, comme c’est le cas pour le chameau occidental1 retrouvé au Yukon2 (celui de l’ère glaciaire, qui est plus parent avec le dromadaire). Diverses espèces de camélidés retrouvés aux États-Unis qui sont plus parents avec les petits camélidés d’aujourd’hui se sont également éteints.
On estime que ces extinctions sont très probablement causées par une chasse intensive.
Les camélidés et leurs étonnantes capacités
Les camélidés supportent bien les extrêmes et les conditions de vie difficiles même si chacune des espèces a ses particularités propres.
Ce sont des animaux qui s’adaptent étonnement bien aux défis de leur environnement !
Le chameau et le dromadaire
Le chameau de Bactriane3 (2 bosses) et le dromadaire (1 bosse), qui habitent l’Afrique et l’Asie, peuvent se passer d’eau et de nourriture longtemps.
Leur bosse est une réserve de graisse et contrairement à de nombreux mythes, elle ne leur sert pas à s’hydrater, mais à nourrir leur corps quand la nourriture vient à manquer.
L’animal peut ainsi perdre jusqu’à 100kg sans mourir.
Après une diète, les bosses contenant près de 23kg de graisse peuvent se retrouver d’ailleurs tombantes sur le côté de l’animal. Un animal avec des bosses bien droites a plus de chances d’être bien nourri et en santé.
Ces bosses, en plus de servir de réserve calorique, constituent aussi un isolant contre le froid et la chaleur du soleil sur l’échine dorsale sans gêner la régulation thermique de l’animal.
Pour l’hydratation, c’est plutôt la rétention d’eau grâce au fonctionnement méticuleux de leur intestin (qui laisse passer peu d’eau dans les selles) et des reins (qui filtre minutieusement et rend ensuite l’eau au corps) qui leur permet en grande partie de passer autant de temps sans boire.
Ces grands camélidés peuvent survivre à une perte qui va jusqu’à 40% de l’eau de leur corps contrairement à d’autres animaux où 20% de perte d’hydratation amène la mort.
Lorsqu’il boit enfin, il peut absorber plus d’une centaine de litres d’eau en quelques minutes. Amaigri par le manque d’eau, il retrouve après coup une condition physique normale dans la demi-heure.
Des pattes larges pour ne pas s’enfoncer, des narines obturables (qui se ferment) et une double rangée de cils pour contrer les tempêtes de sable ainsi que des callosités aux genoux et au torse (qui leur permettent de se coucher sur du sable brûlant) font d’eux des animaux bien adaptés au désert et à ses difficultés.
Les chameaux et les dromadaires ont été (et sont toujours dans certaines régions du monde) utilisés comme animaux de trait (déplacements) ou laitier. Leur chair est aussi consommée et ils servent aussi au divertissement (course de chameaux ou de dromadaires).
Le chameau a une fourrure beaucoup plus abondante que le dromadaire, et de ce fait, le sous-poil sert parfois à la confection de vêtements bien que la transformation soit marginale de nos jours. Le chameau peut supporter des températures excessivement froides grâce à cette toison (qui mue au fil des saisons contrairement à l’alpaga et au lama qui demande plutôt d’être tondu pour en être libérés).
La seule population de dromadaire sauvage est… en Australie, où ils ont été introduits au 19e siècle comme animaux de trait et pour cartographier des zones reculées. Avec la venue de l’automobile, ils ont été abandonnés et laissés à eux même.
Sans prédateurs dans cette région du globe, ils pullulent maintenant et s’apprêtent à rendre certains déserts d’Australie (qui ne sont pas tout à fait aussi désertiques qu’on s’imagine) en véritable désert à cause des besoins alimentaires et en eau de l’immense population actuelle.2
Le gouvernement australien tente de contrôler cette population par l’abattage tandis que d’autres croient que ces dromadaires devraient plutôt être utilisés à une production laitière4 ou être exportés5 encore plus massivement dans d’autres pays où ils seraient les bienvenus.
Chameau sauvage de Tartarie
Le Chameau sauvage de Tartarie (parfois aussi appelé Chameau de Mongolie) se distingue du Chameau de Bactriane par 3,5% de différence au niveau génétique.
Il a été déclaré officiellement, après 5 ans de recherche ADN, comme une espèce à part entière en 20086.
Ce chameau sauvage peu populeux (environ 1000 individus) habite dans une petite portion du désert de Gobi, près de la Chine et du Tibet.
Dans certaines régions, ce chameau a la particularité de pouvoir boire une eau presque saturée en sel (on parle d’une concentration de sel supérieure à l’eau de mer !).
Ces populations ont également survécu à 43 essais nucléaires avec une puissance supérieure à la bombe d’Hiroshima dans la région de Lob Nor.
Même si dans certaines régions de Mongolie, ce chameau vit une vie moins difficile qu’à Lob Nor, l’activité humaine (mines illégales) et les loups les menacent malgré tout.
On tente aujourd’hui de préserver cette espèce qui est aussi facilement hybridée, ce qui nuit à sa conservation.
Les camélidés sauvages d’Amérique du Sud; vigogne et guanaco
Les camélidés d’Amérique du Sud vivent dans de hauts plateaux des Andes où l’air est plus rare, où les rayons solaires sont plus agressants qu’au niveau de la mer et où il subsiste de bonnes variations de température entre le jour et la nuit.
Le guanaco et la vigogne sont les ancêtres sauvages respectifs du lama et de l’alpaga.
Ils ont une fourrure beaucoup moins longue et épaisse que ces derniers.
Malgré que ces deux petits camélidés soient aujourd’hui protégés, l’homme contribue grandement à l’extermination de nombreux petits cheptels à cause de la chasse illégale pour la fibre (fibre qui est réputée et recherchée partout dans le monde).
Les camélidés domestiques d’Amérique du Sud; le lama et l’alpaga
Le lama et l’alpaga ont longtemps été vus comme descendant du même animal (guanaco) jusqu’à ce que la vigogne, qui était auparavant mise à part, soit officiellement reconnu comme étant l’ancêtre de l’alpaga.
Les lamas et les alpagas vivent dans les mêmes conditions temporelles extrêmes que la vigogne et le guanaco, mais en compagnie plus étroite avec les hommes.
Le lama sert traditionnellement en Amérique du Sud à transporter les charges et à se nourrir tandis que l’alpaga sert à se vêtir et à se nourrir.
La fibre de l’alpaga y est aujourd’hui commercialisée à large échelle à travers le monde.
Sources: 1. Chameau occidental | 2. Chameau occidental | 3. Chameau de Bactriane | 4. https://www.youtube.com/watch?v=ZagiXhmrEjU \ https://www.youtube.com/watch?v=uhh9DWF4Ius | 5. Milking camel \ Australian Camels exported to Gulf States | 6.Wild Camel Protection Foundation \